L'un des principaux moteurs de la déforestation est l'expansion des terres agricoles, en particulier pour les plantations de café, de cacao, d'huile de palme et de soja. Consciente de l'urgence de la situation, l'Union européenne (UE) a pris des mesures en adoptant le règlement relatif aux produits sans déforestation (EUDR), qui est entré en vigueur en juin dernier.
Ce règlement imposera des conditions-cadres strictes, entre autres, à l'importation de café, de cacao, d'huile de palme et de soja dans l'UE. Les entreprises devront prouver que leurs chaînes d'approvisionnement ne contribuent pas à la destruction ou à la dégradation des forêts. Dans le cadre de leur devoir de diligence, elles devront identifier les coordonnées géographiques précises des lieux de production des produits agricoles, afin de garantir la transparence et la durabilité tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
Sur la base des discussions fructueuses, la plate-forme suisse pour un cacao durable, les réseaux sur le soja et l'huile de palme et le groupe d'intérêt sur le café ont identifié trois domaines d'action clés qui guideront leurs efforts de collaboration à l'avenir :
1️ Traçabilité : L'amélioration de la transparence et de la traçabilité est cruciale, et nous travaillerons ensemble pour poursuivre le développement et l'alignement des normes. En tirant parti des synergies en matière de gestion des données et d'outils, nous pouvons améliorer la traçabilité et avoir un impact positif sur la durabilité. Notre objectif est de nous aligner sur les normes de durabilité reconnues au niveau mondial.
2️ Approches "landscape" : Nous reconnaissons l'importance de mettre en œuvre des approches landscape pour protéger et restaurer les forêts. Nous participons activement au développement et à la mise en œuvre de ces approches, qui permettront aux agriculteurs d'adopter des pratiques agricoles intelligentes face au climat. En favorisant la biodiversité et la résilience au changement climatique dans les régions d'approvisionnement, nous pouvons contribuer à des chaînes d'approvisionnement durables.
3️ Investissements : La transition vers des pratiques agricoles respectueuses du climat nécessite des investissements substantiels en matière de formation, de services de conseil, de matériel végétal et de compensation financière pour les petits producteurs, en particulier dans les phases initiales. Nous croyons au potentiel des partenariats public-privé, des fonds climatiques et des ressources financières locales pour soutenir efficacement cette transition. Par conséquent, nous nous efforcerons d'optimiser la coordination et l'utilisation de ces ressources.
Tout au long de l'événement, des intervenants des différents groupes de parties prenantes des quatre initiatives sectorielles, ainsi que Hannelore Beerlandt (conseillère pour l'UE), ont fourni des informations sur l'EUDR et ses implications pour les différents groupes de parties prenantes. Nous avons eu l'honneur d'accueillir le ministre des Eaux et Forêts de Côte d'Ivoire, Laurent Tchagba, pour cet échange. Il a souligné l'importance de la préservation des forêts en Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial de cacao. Le ministre Tchagba est convaincu que les causes profondes de la déforestation peuvent être traitées efficacement grâce à une coopération accrue entre toutes les parties prenantes sur le terrain.
Nous, la Plate-forme suisse pour un cacao durable, les réseaux soja et huile de palme et le groupe d'intérêt café, sommes déterminés à poursuivre nos efforts pour garantir des chaînes d'approvisionnement durables et contribuer à la conservation et à la restauration des forêts tropicales.